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De l'UQO à l'Île Maurice

Deux finissantes du programme de perfectionnement en sciences infirmières de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), Kim Bergeron et Isabelle Lafrenière, ont effectué un stage d’une durée de trois semaines à l’Île Maurice, dans un décor paradisiaque qui inspire les vacances. Cependant, les deux jeunes femmes ont dû trimer dur pour atteindre les objectifs qu’elles s‘étaient fixés. « Il s’agissait de vivre une expérience et d’être confrontée aux vrais besoins des gens » de dire Kim Bergeron.

Kim et Isabelle détiennent toutes deux des diplômes d’études collégiales en soins infirmiers, mais c’est avec le désir d’aller plus loin qu’elles se sont inscrites au baccalauréat en sciences infirmières à l’UQO.

Dans leur plan d’action, Kim et Isabelle visaient la sensibilisation au diabète auprès des élèves de l’école Jean-Éon RCA, à Grand-Gaube à l’Île Maurice, une problématique d’importance dans ce pays. « Nous devions travailler directement dans la communauté, contrairement à chez nous où il y a un système de santé bien établi avec des CLSC » affirme Isabelle Lafrenière. L’approche reposait alors sur la promotion de la santé communautaire, la pauvreté étant très présente.

Du rêve à la réalité

La réalité étant souvent loin des prévisions, nos finissantes ont rapidement constaté qu’il y avait plus à faire pour rejoindre les élèves et intégrer leur intervention à la culture de l’Île Maurice. « Deux étrangères ne bousculeront pas les traditions. Alors, comment faire comprendre à ces enfants qu’ils doivent réduire la quantité de sucre qu’ils consomment? » Toute une mission, lorsque la pauvreté ne permet pas à bien des gens de cette île de manger convenablement. Ironiquement, les enfants ont accès plus facilement aux friandises qu’aux aliments nutritifs. Nos stagiaires ont donc opté pour une intervention portant sur l’hygiène dentaire; les enfants étant plus sensibles à la question de l’apparence des dents qu’à celle plus large du diabète, qui ne touche majoritairement que les adultes.

Difficulté supplémentaire, Kim et Isabelle avaient préparé des imprimés avec des explications sur l’hygiène dentaire, pour décrire les enjeux aux parents, mais ceux-ci ne savent ni lire, ni écrire. Elles ont donc dû concevoir un nouveau dépliant avec plus d’illustrations et moins de textes. Toutefois, l’implication de Kim et Isabelle ne s’arrête pas là. Avant leur départ de Gatineau, les deux infirmières avaient fait des provisions de brosses à dents et de tubes de dentifrice afin de les remettre aux enfants. Autre surprise, il y avait 80 enfants, soit deux fois plus que prévu. Ainsi, avec leurs économies, elles ont dû acheter des approvisionnements supplémentaires sur place.

Des résultats rapides

Toute une récompense pour nos deux finissantes de l’UQO, puisque leur approche a porté fruit dans les jours qui ont suivi. Effectivement, les professeurs ont constaté que les enfants mangeaient moins de friandises et plusieurs se brossaient les dents régulièrement. Cependant, ils espèrent qu’à plus long terme, les cas de diabète seront moins nombreux.

De retour à Gatineau, c’est avec les yeux pétillants que Kim Bergeron et Isabelle Lafrenière racontent ce qu’elles ont vécu. « Sans hésitation, si c’était à refaire on y retournerait puisqu’il y a tellement à faire. Et ce qui est difficile maintenant, c’est de parler d’obésité alors qu’on a vécu avec des gens qui n’avaient rien à manger. »

La mission se poursuit

Même si elles savent qu’elles ne pourront y retourner l’an prochain, Kim et Isabelle se consolent en pensant que d’autres finissantes de l’UQO prendront la relève et poursuivront le travail amorcé. « Ce stage aura été une façon d’apprécier encore plus ce qu’on a ici. » Les deux jeunes femmes voient maintenant les besoins des gens d’une autre manière, surtout l’approche avec les personnes d’autres nationalités et de cultures différentes.

La préparation de ces stages à l’étranger nécessite beaucoup de travail. Près d’un an avant le départ, afin d’acquitter les frais de déplacement et d’hébergement, les étudiantes avaient organisé diverses activités de financement.

Originaire de Trois-Rivières, Kim Bergeron est infirmière depuis 7 ans et travaille à l’hôpital Montfort depuis 2 ans. Native de Maniwaki, Isabelle Lafrenière exerce la profession depuis 6 ans et a consacré les 3 dernières années à l’unité des soins intensifs de l’hôpital de Gatineau. Ce goût de l’aventure et du dépassement ne s’arrêtera pas là, puisque Kim envisage de s’inscrire au programme de maîtrise en sciences infirmières.

Le programme de baccalauréat en sciences infirmières de l’UQO offre aux étudiants, parmi les expériences cliniques inclus dans son cheminement, l’opportunité de s’inscrire à deux stages à l’extérieur du pays soit :

  • L’Île Maurice ou la Tunisie pour le stage Groupes et collectivité,
  • La Tanzanie pour le stage en santé mentale.

Pour être admissibles, les étudiantes doivent préparer un dossier en fonction de critères préétablis. Le comité, formé de la professeure du stage concerné et de la directrice du module, fait la sélection des meilleurs dossiers.

Le Département des sciences infirmières de l’UQO tient à souligner le travail et la disponibilité de madame Jocelyne Gadbois, professeure chargée de cours, qui a supervisé le stage des étudiantes à l’Île Maurice.

 

 

 

Sur la bannière :

Kim Bergeron et Isabelle Lafrenière, deux finissantes du programme de perfectionnement en sciences infirmières de l’UQO et des élèves de l’école Jean-Éon RCA, de Grand-Gaube à l’Île Maurice.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kim Bergeron et Isabelle Lafrenière

Kim et Isabelle, diplômées en sciences infirmières de l'UQO, à l'hôpital de Gatineau.