La relation privilégiée entre Danièle Magloire
et l’UQO
L’Observatoire sur le développement régional et l'analyse différenciée selon les sexes (ORÉGAND) et les Départements des sciences sociales et de travail social de l’UQO ont accueilli madame Danièle Magloire, sociologue de l'Université Quisqueya de Port-au-Prince, le 3 avril 2013 pour une conférence.
Madame Magloire qui est l’une des instigatrices du collectif de plaignants et d'organisations de droits de la personne contre Jean-Claude Duvalier et son régime dictatorial explique qu’avec l’ORÉGAND et la professeure Denyse Côté de l’UQO il existe une relation particulière depuis des dizaines d’années : « avec le mouvement des femmes en Haïti et l’ORÉGAND, cette relation de collaboration est essentielle en termes très techniques et pratiques par exemple sur les travaux que nous faisons au niveau de la législation, de l’étude de certaines thématiques nous avons beaucoup d’échanges et de discussions afin de faire avancer les droits des femmes en Haïti ».
Depuis 3 ans, l’Université Quisqueya élabore un certificat sur les études de genre et madame Magloire est catégorique : « sans le support et l’implication de la professeure Côté, ceci n’aurait pas été possible », explique Danièle Magloire.
Jean-Claude Duvalier devant la justice
Danièle Magloire est également la coordonnatrice du Collectif contre l’impunité qui réunit les plaignants et responsables des organisations pour les droits de la personne contre l’ex-dictateur haïtien, Jean-Claude Duvalier. La sociologue nous explique que cette procédure en est une de la société civile contrairement à ce qui se fait dans les autres pays où c’est l’État qui entreprend et dirige la poursuite. « On en est là, à l’audition des victimes et après avoir auditionné l’ex-dictateur lui-même, la Cour devra se prononcer pour approfondir les poursuites concernant les crimes contre l’humanité ». Madame Magloire est particulièrement fière puisque pour la première fois, devant le peuple haïtien et la communauté internationale, les victimes peuvent enfin témoigner de ce qui s’est passé et que le dictateur est obligé d’être au tribunal et de faire face à ses victimes».
Madame Magloire compare tout ceci à un chemin long et difficile, à un parcours du combattant! Elle ajoute : « ce n’est pas gagné, mais de toute façon, le Collectif est déterminé, ça nous a pris 2 ans pour amener Jean-Claude Duvalier devant le tribunal, on a bon espoir et on continue à se battre, peu importe l’issue du procès en tant que tel, le processus lui-même est salvateur ».
Danièle Magloire est optimiste quant à l’avenir des femmes en Haïti : « nous avons un mouvement très dynamique et, vous savez, dès qu’il y a des citoyens et des citoyennes engagés sur des questions, ça fait la différence. Je ne dis pas que c’est facile, mais le fait qu’il y a des gens qui sont porteurs des questions qui les concernent directement, ça fait bouger les choses ».
Revoir la conférence à l’UQO, le 3 avril 2013
Danièle Magloire est titulaire d’une maîtrise en sciences sociales (sciences du travail, droit et sociologie du travail) de l’Université libre de Bruxelles. Elle est une spécialiste des rapports sociaux de sexes, de la législation, de la violence de genre, des droits sexuels et reproductifs.
Si vous souhaitez voir la conférence prononcée par madame Magloire intitulée Les femmes en Haïti : mythes et réalités, présentée le mercredi 3 avril 2013 à l’UQO, cliquez sur le lien :
http://www.uqo.ca/tv
Au cours de sa conférence, madame Magloire a expliqué la situation des femmes haïtiennes depuis le séisme de 2010. Plusieurs acteurs nouvellement arrivés en Haïti ont voulu alerter la communauté internationale concernant les violences faites aux femmes. Ils l’ont fait trop souvent en ignorant le travail des groupes de femmes haïtiens déjà investis sur la question depuis plus de 30 ans, évoquant des scénarios alarmistes à partir de statistiques non vérifiées.
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