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Gagner un oscar, ça ne change pas le monde, sauf que…


En 2014, Yves Boudreault et son équipe ont été récompensés par l’Académie des arts et des sciences du cinéma, à Beverly Hills, pour leur contribution au développement d’un logiciel d’animation révolutionnaire. Vous vous souvenez de l’esquive de la balle de fusil par Néo dans l’incontournable film La Matrice? Pour créer cette scène, les producteurs du film recherchaient une entreprise capable de créer un logiciel qui permettrait de faire avec précision le clic de 120 caméras séquentiellement à une milliseconde d’intervalle. La firme montréalaise d’Yves Boudreault a su relever le défi!

Aujourd’hui, ce produit, commercialisé sous le nom de MotionBuilder, est un standard de l’industrie.

Un crack de l’informatique dès l’âge de 12 ans

Yves Boudreault, un montréalais d’origine, a fait ses débuts en informatique à une époque où les jeux vidéo étaient bien peu attrayants. Son destin ainsi tracé, il amorça un baccalauréat en informatique à l’UQO, en 1990. Il y a aidé plusieurs étudiants en travaillant comme « dépanneur » au Service informatique. « Je ne sais pas si ce titre existe encore », dit-il. Il récupérait, entre autres, les documents que les étudiants perdaient à cause des virus. Il mentionne qu’il devait remettre en ordre les secteurs mélangés sur la disquette et reconstituer les textes de ces étudiants angoissés. Cette tâche ardue l’a d’ailleurs incité à créer un antivirus pour l’UQO.

Un avenir prometteur

Après avoir procédé à l’écriture d’un logiciel comptable avec un ancien collègue, ce dernier l’a invité à joindre son entreprise, alors en démarrage à Montréal. De cette collaboration est née Kaydara, qui est à l’origine de MotionBuilder. Plus tard, cette entreprise a été achetée par Alias, puis rachetée par la division montréalaise d’Autodesk, une des plus grosses compagnies de logiciels au monde.

À l’université, il est possible de comparer ses résultats avec les autres étudiants et d’en discuter par la suite. Sur le marché du travail, lorsqu’on travaille sur son ordinateur, comment savoir si on est le premier ou le dernier? Yves Boudreault a vraiment réalisé qu’il était dans les ligues majeures à l’annonce de la remise du prix de l’Académie : « Je n’ai jamais été aussi stressé de ma vie que lors de la cérémonie! »

Même si depuis il est tout de même sorti de l’ombre, cette reconnaissance ne change pas son quotidien. « Je ne suis pas quelqu’un qui va m’extérioriser, me vanter de mes exploits. De toute façon, lorsque j’essaie d’expliquer aux gens ce que je fais, bien souvent ça se résume à : je travaille dans les ordinateurs. »

À la conquête de nouveaux défis

Actuellement, Yves Boudreault fait partie d’une équipe d’une cinquantaine d’ingénieurs spécialisés localisés principalement à Montréal et à Toronto, mais aussi en Californie et en Chine. Il travaille à l’amélioration de Maya, un logiciel d’animation, de modélisation et d’effets spéciaux qui offre un processus de création complet. Son plus grand défi est de rendre son utilisation universelle et optimale pour répondre aux différents besoins des personnages virtuels en constante évolution comme Hulk, Batman, Lego et Transformers. « Il y a toujours de la place pour l’amélioration dans ce domaine », dit-il. Nous pouvons être certains que ce diplômé de l’UQO ne cessera jamais de nous épater!

 

 

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