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Expérience électorale unique pour trois étudiants de l’UQO


Comme cours de science politique, ce fut tout un cours ! Sauter dans l’arène politique et se présenter candidat lors d’une élection fédérale : c’est ce qu’ont fait trois étudiants de l’UQO qui ont participé à la plus longue campagne électorale fédérale de l’histoire du pays.

Philippe Boily (Gatineau), Maude Chouinard-Boucher (Hull-Aylmer), Nicolas Lepage (Pontiac), tous les trois étudiants à l’UQO, ont défendu les couleurs du Bloc québécois. Ils ont vécu un marathon de 78 jours, qui a débuté le 2 août dernier.

« C’est non seulement comme prendre un cours de science politique, mais aussi un cours de gestion, de communications. C’est tellement multidisciplinaire, la politique. Il faut travailler dans différents domaines. Il faut en apprendre sur tout. J’ai l’impression d’avoir fait un bac au complet avec le nombre d’heures sur cette campagne », affirme Philippe Boily qui, en plus de terminer un baccalauréat en gestion, travaille comme conseiller en éducation financière chez Desjardins. Ses deux mandats comme président de l’AGE-UQO l’ont bien préparé pour la politique active, dit-il.

De cette campagne, Philippe Boily retient notamment tous les liens qu’il a pu tisser avec les différents acteurs de la région, que ce soit le maire de Gatineau ou les gens qui œuvrent dans les milieux sociaux et culturels de l’Outaouais.

Philippe Boily a déjà été candidat pour Option nationale dans Chapleau, lors des élections provinciales de 2014, en plus de travailler comme directeur de campagne pour la même formation, lors des élections de 2012. C’est lui qui a convaincu ses deux amis et collègues étudiants de l’UQO de se présenter aux élections fédérales.

Pour Maude Chouinard-Boucher candidate dans Hull-Aylmer, le marathon électoral fut en quelque sorte un ‘condensé’ de plusieurs cours : économie, sociologie, science politique, etc. « Ç’a été une belle expérience qui m’a permis d’en apprendre beaucoup. On est plus dans le concret que dans la théorie. Le défi a été au niveau des médias, des débats. Ç’a été bénéfique pour moi », raconte l’étudiante en sociologie. À 22 ans, elle était la deuxième plus jeune parmi tous les candidats et candidates du Bloc québécois.

Nicolas Lepage, qui terminera ses études en administration au printemps 2016, a aussi une expérience politique, ayant été candidat pour Option nationale dans Gatineau en 2012. Mais tout comme Philippe Boily, c’était son premier saut en politique fédérale. Il adore la politique et il a aimé passer des bancs d’école au travail de terrain. « D’être sur le terrain, c’est une autre expérience. Ça t’apporte beaucoup », dit l’étudiant de 26 ans, qui veut poursuivre ses études à la maitrise en finances.

Après avoir vécu sous l’adrénaline du porte-à-porte, des nombreux débats et des rencontres avec les commettants, les trois candidats bloquistes retournent sur les bancs universitaires, en plus de travailler, soit à temps plein ou à temps partiel.

Philippe Boily n’écarte pas la possibilité d’un retour en politique, soit à l’arrière-scène ou comme candidat. Il garde un œil sur la prochaine élection provinciale au Québec prévue pour 2018. « Moi, je veux que 2018 soit une élection décisive. »

Pour Guy Chiasson, professeur au Département des sciences sociales, la présence d’autant d’étudiants candidats va à l’encontre de l’image que certaines personnes peuvent avoir des jeunes, soit que ces derniers sont peu intéressés par la politique.

« C’est vrai que les jeunes ne votent pas toujours à la hauteur de ce qu’on pourrait espérer. Mais en science politique on voit que l’engagement des jeunes peut passer par d’autres moyens moins traditionnels : ils achètent bio, ils se mobilisent dans des organismes communautaires. Donc, ils sont politisés, mais peut-être pas de la même façon que les générations précédentes. »

Le professeur Chiasson reconnait qu’il y a une fierté pour lui de voir que des étudiants sautent dans l’arène politique. « Ça fait partie du métier de l’enseignant de donner des connaissances aux jeunes et de développer des citoyens engagés. Et dans ce sens, c’est un signe parmi d’autres qu’on a fait notre job. »

Maude Chouinard-Boucher constate, elle aussi, que les jeunes sont très allumés sur le plan politique. « Des étudiants en science sociale, en science politique, histoire : ce sont des gens qui s’intéressent à la politique et se sentent concernés. C’est une institution qui favorise la réflexion sur les actions concrètes que l’on peut prendre pour améliorer la vie des gens », dit l’étudiante qui terminera son baccalauréat en mai 2016.

Parmi les candidats aux élections 2015 en Outaouais, il y avait également deux diplômés de l’UQO : le candidat conservateur Étienne Boulrice et Gabriel Girard-Bernier, du Parti marxiste-léniniste du Canada. Aucun des trois étudiants et des deux diplômés n’a été élu, les cinq circonscriptions de l’Outaouais étant représentées par les libéraux.

 

 

De gauche à droite, les étudiants de l’UQO qui ont été candidats aux récentes élections fédérales 2015 : Maude Chouinard-Boucher (Hull-Aylmer), Philippe Boily (Gatineau) et Nicolas Lepage (Pontiac).

Philippe Boily, à droite, en compagnie du chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.

Maude Chouinard-Boucher et Philippe Boily en campagne électorale.

 

 

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