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L’UQO accueille le secrétaire général des Chaires Senghor de la Francophonie


L’UQO a récemment accueilli monsieur Olivier Garro, professeur à l’Université Jean Moulin Lyon 3, et secrétaire général du Réseau international des Chaires Senghor de la Francophonie.

En plus de rencontrer le recteur de l’UQO, monsieur Denis Harrisson, le professeur Garro a donné une conférence dans le cadre d’un séminaire de maitrise en théories du développement.

Le professeur Garro a été nommé secrétaire général du réseau des Chaires Senghor il y a un an et il visitait l’UQO dans le cadre de sa tournée des 17 chaires Senghor. Depuis 2009, l’UQO accueille la seule Chaire Senghor de la Francophonie en Amérique du Nord et son titulaire est Jean-François Simard, professeur chercheur au Département des sciences sociales de l’UQO. Les professeurs et chercheurs de l’UQO Yao Assogba, Michel Filion, Abdoul echraf Ouedraogo, Ndiaga Loum, Thibault Martin et Bernadette Kassi, font également partie de la chaire.

« Depuis un an, je visite les chaires tranquillement puisqu’on est dans du temps académique, explique Olivier Garro. Il faut prendre le temps de réfléchir. Ça fait aussi beaucoup de voyages. »

Le professeur Garro souligne que Jean-François Simard sera parmi les six titulaires des Chaires Senghor qui participeront au MOOC sous le thème Francophonie : essence culturelle, nécessité politique. Un MOOC (pour ‘massive open online course’ en anglais) est un cours en ligne ouvert à tous où les participants sont dispersés géographiquement et communiquent par internet.

Le MOOC des Chaires Senghor, qui se tiendra le 23 novembre sur le réseau FUN (France universitaire numérique), a pour objectif de comprendre la Francophonie comme espace géoculturel et espace géopolitique. Quelque 3 000 participants sont attendus tout au long de ce cours qui suivra l’évolution de la Francophonie (de ses débuts jusqu’à aujourd’hui) à travers un regard multidisciplinaire s’appuyant sur différents thèmes comme l’histoire, la géographie, les sciences politiques et bien d'autres encore. Cliquez ici pour les détails du MOOC.

Le professeur Garro est agréablement surpris de voir des participants de partout qui sont inscrits, notamment de pays qui ne font pas partie de la Francophonie - comme l’Ukraine, la Russie, les États-Unis et l’Angleterre - mais où l’on retrouve des francophiles.

« C’est l’internationalisation du langage francophone. Je suis fier, car c’est le premier MOOC auquel participe l’UQO », affirme Jean-François Simard. Il souligne que les différences culturelles transparaissent lors de grands rassemblements de francophones. Il cite en exemple les expressions propres à chacun des participants francophones qui ne sont pas toujours comprises par les collègues.

Olivier Garro, lui, a appris à connaitre l’UQO lors de cette première visite sur le campus. Il vante le dynamisme de la Chaire Senghor de l’UQO qui occupe une place importante au sein de ce réseau. « C’est une chaire qui est très productive et c’est la seule en Amérique », souligne-t-il.

Professeur en génie mécanique, monsieur Garro n’a pas le profil typique d’une personne qui occuperait un poste au sein d’une entité dédiée à la Francophonie internationale.

« En France, on ne peut pas faire sa carrière en génie mécanique sans publier en anglais. Donc, j’ai fait ma carrière en anglais. C’est la langue internationale des publications. Même mes collègues à l’université m’ont demandé, ‘Mais pourquoi tu es dans ce truc-là, la Francophonie ? Qu'est-ce que ça veut dire ?’ », raconte-t-il en riant.

Le virage s’est fait progressivement et naturellement. Sa carrière l’a mené dans plusieurs pays francophones où il a découvert les nombreuses facettes de la Francophonie. Il a réalisé trois missions de quatre ans à l’étranger au Cameroun, au Liban et au Vietnam dans des postes liées à la francophonie institutionnelle.

« La langue est le support d’une façon de penser, d’une culture, d’une façon de voir le monde et d’agir sur le monde. C’est important de la conserver. »

Lors de sa conférence à l’UQO, Olivier Garro a parlé de l’avenir de la Francophonie et des grands défis auxquels elle fait face.

Il en cite trois :

  • La culture dans un monde dominé par des géants comme Google, Facebook, Apple etc. « C’est une uniformisation du monde, un modèle marchand qui émerge. Il y a quelque chose à faire ici avec le partage de la culture. La langue, c’est la culture. Pour relier les francophones, il faut qu’il y ait un espace culturel partagé. »
  • La problématique économique. Monsieur Garro reconnait que l’économie n’a pas nécessairement de langue, sinon l’anglais qui domine. Mais la langue française se porterait mieux si l’économie de ces pays francophones se portait mieux.
  • L’éducation, notamment en Afrique, où il manque, selon le professeur, quelques millions d’enseignants francophones, une pénurie qui risque de s’accentuer compte tenu de l’évolution de la démographie. « Ça veut dire que si on veut que la Francophonie se développe en Afrique, avec l’évolution de la démographie, il faut trouver les moyens de former des enseignants en français. »

Bien que les défis demeurent, Olivier Garro demeure optimiste. « La langue française ne disparaitra pas. C’est clair. Elle va se développer », dit-il.

Il croit que le français évolue vers une forme simplifiée, même si cela peut froisser certains puristes, ou l’Académie française. « C’est l’usage qui compte. C’est l’usage qui impose la langue. »

 

 

Le professeur Jean-François Simard et le recteur de l’UQO, Denis Harrisson, accueillent Olivier Garro, professeur à l’Université Jean Moulin Lyon 3, et secrétaire général du Réseau international des Chaires Senghor de la Francophonie. Le professeur Simard est titulaire de la Chaire Senghor de la Francophonie, à l’UQO. Crédit : UQO

Olivier Garro, professeur à l’Université Jean Moulin Lyon 3, et secrétaire général du Réseau international des Chaires Senghor de la Francophonie, lors de sa récente visite à l’UQO. Crédit : UQO

 

 

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