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Un professeur de l’UQO à l’avant-scène des traitements non-pharmacologiques du TDAH


Sébastien Normand, professeur au Département de psychoéducation et de psychologie à l’UQO et directeur du Programme de recherche interdisciplinaire sur la santé mentale des enfants (PRISME), a récemment donné une conférence le 4 novembre 2015 à l’Hôpital Montfort sur les controverses et preuves empiriques actuelles entourant les traitements psychosociaux du Trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) pour les enfants et adolescents.

Comme vous le savez peut-être, le fait d’être accepté et d’avoir de bons amis est très important pour le développement des enfants. Malheureusement, les enfants avec TDAH sont quatre fois plus souvent rejetés par les autres enfants et ont deux moins de chance d’avoir un seul ami que les enfants sans TDAH. Ceux qui arrivent à avoir des amis entretiennent souvent des amitiés de faible qualité ou ont de la difficulté à garder leurs amis. Ces résultats sont particulièrement préoccupants puisque les problèmes de relations de pairs des enfants avec TDAH sont un facteur de risque les menant souvent à des sentiments d’isolement et de tristesse ainsi qu’à de nombreux problèmes futurs comme l’échec scolaire, l’abus de drogues et la délinquance.

De plus, les meilleurs traitements pharmacologiques, psychosociaux et multimodaux qui sont présentement souvent efficaces pour réduire les symptômes du TDAH n’arrivent malheureusement pas à produire des changements significatifs au plan de l’acceptation sociale ou de l’amitié des enfants avec TDAH. Un corps imposant d’études suggère en effet que ni la médication, ni les programmes d’entraînement aux habiletés sociales traditionnels, ni la combinaison de ces deux modalités de traitement ne produisent des gains substantiels au plan des relations sociales des jeunes avec TDAH.

Le professeur Normand a récemment argumenté qu’une des raisons possibles qui expliquent ces résultats décevants est que les traitements actuels ciblent principalement les déficits comportementaux et sociaux comme la cause principale des difficultés sociales des enfants avec TDAH. La solution traditionnellement proposée ces traitements pour pallier à ces déficits est de réduire les symptômes de TDAH et autres comportements dérangeants et d’augmenter les habiletés sociales de ces jeunes. Malheureusement, le fait de cibler les déficits comportementaux et sociaux individuels de ces jeunes ne produit pas les effets désirés au plan social.

Le professeur Normand croit plutôt que cette explication est incomplète et ne considère pas suffisamment le rôle des facteurs socio-contextuels (par ex., le rôle du groupe de pairs, des parents et des enseignants) dans le traitement des difficultés sociales des enfants avec TDAH. Selon le professeur Normand et ses collègues, il est essentiel d’inclure les parents au cœur du traitement des difficultés sociales des enfants avec TDAH afin de favoriser la généralisation des acquis dans de multiples contextes à long terme.

À cet effet, avec le soutien des Instituts de recherche sur la santé du Canada (IRSC), le professeur Normand et ses collègues réalisent depuis septembre 2013 un essai clinique randomisé multi site à l’UQO/Hôpital Montfort et à UBC (Vancouver). Le projet a pour but d’évaluer l’efficacité relative de deux nouveaux programmes d’intervention de groupe développés aux États-Unis afin de soutenir les parents qui veulent favoriser le développement social de leur enfant avec TDAH âgé de 6 à 11 ans. Le professeur Normand et ses collègues ont à ce jour recruté 75 familles sur 200 (dont 42 familles francophones de la région d’Ottawa/Gatineau). Dans le cadre de l’étude, ces familles reçoivent gratuitement les programmes d’intervention de groupe (10 semaines) dirigés par une psychologue clinicienne.

Cette étude a ainsi le potentiel d’évaluer l’efficacité relative de nouvelles formes de traitement, validées par la recherche. Ceci permettra possiblement d’améliorer les problèmes de relations sociales des enfants avec TDAH, une dimension avec de lourdes conséquences pour leur développement et qui demeure jusqu’à maintenant sans traitement efficace.

Pour visionner la conférence du professeur Normand, cliquez sur le lien suivant : http://connect.uottawa.ca/peptdah/

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site du PRISME (http://prisme.uqo.ca).

 

 

Sébastien Normand, professeur au Département de psychoéducation et de psychologie à l’UQO et directeur du Programme de recherche interdisciplinaire sur la santé mentale des enfants (PRISME).

 

 

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