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Combattre les maux par les mots!

Paroles motivantes :
meilleur apprentissage. Venez chercher les mots qu’il faut.

Selon les statistiques du ministère de l’Éducation, le nombre d’élèves en difficulté a augmenté au cours des quatre dernières années dans les écoles québécoises et ce phénomène influence inévitablement le taux de décrochage scolaire. Monsieur Steve Bissonnette, professeur au Département de psychoéducation et de psychologie de l’UQO et spécialiste de l’intervention en milieu scolaire depuis plus de 20 ans, s’intéresse aux stratégies d’enseignement qui favorisent la réussite des élèves en difficulté et de ceux à risque d’échec. Le 2 février prochain, lors de sa conférence intitulée Des mots qui motivent, des mots qui favorisent la réussite scolaire!, Steve Bissonnette partagera le fruit de ses recherches et proposera des stratégies tangibles pour aider les élèves concernés à surmonter les obstacles.

Intervenir sur la conception de l’intelligence

Des recherches montrent que les croyances des élèves sur la nature de leur intelligence jouent un rôle déterminant dans leur motivation et leur succès à l’école. Ces études indiquent que les élèves conçoivent l’intelligence soit comme une entité fixe, non modifiable, ou plutôt comme une entité dynamique, donc malléable. Ceux adhérant à une conception statique conçoivent l’intelligence comme une caractéristique individuelle relevant d’un trait stable, incontrôlable, et de ce fait très peu modifiable. En contrepartie, les élèves qui adhérent à une conception dynamique croient que l’intelligence est malléable et qu’elle peut se développer par l’investissement d’effort. Or, les recherches de Carol Dweck (2006) révèlent que les élèves qui ont une conception dynamique de leur intelligence persévèrent davantage à l’école et qu’ils obtiennent de meilleurs résultats scolaires que ceux ayant une conception statique de leur intelligence. Ces travaux démontrent heureusement qu’il est possible de modifier la conception de l’intelligence des élèves, et ce, par le type de rétroaction fournie lors de la réalisation des tâches scolaires. Pour monsieur Bissonnette, le renforcement des efforts déployés par l’élève lors de la réalisation d’une activité scolaire et la valorisation des stratégies employées par ce dernier sont des paroles qui favorisent une conception dynamique de l’intelligence.

Selon Steve Bissonnette, cette stratégie pédagogique devrait être privilégiée par tous ceux qui enseignent et encadrent nos enfants dans leurs apprentissages afin d’assurer la réussite scolaire du plus grand nombre d’étudiants possible, et ce, particulièrement depuis la mise en place de la nouvelle réforme scolaire québécoise. Cette dernière prône le passage du paradigme de l’enseignement au paradigme de l’apprentissage et selon ce nouveau paradigme, les activités en classe doivent maintenant, entre autres, prendre la forme de projets réalisés en équipe à travers des situations complexes d’apprentissage. Or, selon les recherches effectuées par monsieur Bissonnette et présentées dans sa thèse doctorale, les propositions pédagogiques mises de l’avant par les réformateurs sont peu efficaces lorsqu’elles sont mise en œuvre auprès des élèves en difficulté et de ceux à risque d’échec. Croit-il en une réforme de cette réforme? « Malheureusement NON! Je crois que nos politiciens n’ont pas le courage pour entreprendre une telle action! Cependant, cela est nécessaire, car les résultats disponibles à ce jour indiquent que le rendement des élèves du primaire a diminué depuis l’implantation du renouveau pédagogique ».

La formation des enseignants?

Puisque cette avenue semble peu prometteuse, c’est donc par ses actions, ses recherches, ses publications et son implication en milieu scolaire que monsieur Bissonnette souhaite contribuer au succès des élèves en difficulté et à leur persévérance scolaire. Il y a encore fort à faire pour atteindre cet objectif au Québec, car environ 30 % des nouveaux enseignants quittent la profession après seulement cinq années de pratique. Sont-ils mal outillés ou est-ce l’attention et l’intérêt des jeunes qui sont plus difficiles à capter qu’avant? Le professeur en psychoéducation nous répond que « plusieurs recherches (Begeny et Martens, 2006 ; Markow, Moessner et Horowitz, 2006 ; Mukamurera, 2008) indiquent que la formation initiale à l’enseignement et même la formation continue présentent peu de stratégies d’enseignement efficace fondées sur des données probantes. Cette absence de perspective scientifique a grandement nui à l'amélioration de la formation des maîtres, à la préparation adéquate à exercer le métier au quotidien et, finalement, à la professionnalisation de l’enseignement ».

L’UQO vous invite à venir écouter ce jeune professeur inspirant et stimulant lors d’une conférence gratuite, le mardi 2 février, à 19 h, à la Grande salle de l’UQO, 283, boul. Alexandre-Taché, porte 1, Gatineau.

Pour plus d’information veuillez communiquer au 819 595-3900, option 0 ou consultez la page Web : uqo.ca/savoir.

 

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