La boulimie du changement :
une maladie du 21e siècle?
Réformes, fusions, changements technologiques, ce sont là autant d'expressions qui nous sont devenues familières. Il semble bien que nous vivions à une époque où les changements ne cessent de se succéder dans toutes les sphères de la vie, avec parfois l'impression d'être aspirés dans une sorte de tourbillon incontrôlable. Quel impact ont-ils sur les êtres humains que nous sommes?
Le professeur Pierre Collerette prononcera une conférence publique, le mardi 23 mars 2010, à 19 h, à la salle J-3101, au Campus de Saint-Jérôme. Intitulée Plus ça change, plus ça continue de changer, la présentation du professeur de l’UQO portera sur une grande tendance de l’heure : « Ces changements entraînent parfois une rupture avec les traditions, et viennent alors perturber les habitudes. Comme il s’agit d’un phénomène assez nouveau, on connaît mal les façons d’y réagir efficacement et chaque organisation doit y aller de ses propres expériences. »
Pierre Collerette ajoute : « Alors que certaines deviennent boulimiques du changement, d’autres choisissent plutôt de s’enfermer dans le statu quo. Il semble toutefois que ces deux voies soient, autant l’une que l’autre, inadaptées. » À travers des exemples et des métaphores, le conférencier expliquera que les boulimiques du changement cherchent tellement à faire preuve de dynamisme et de capacité d’adaptation qu’ils versent dans une sorte d’agitation collective, lançant de nombreux chantiers et se dispersant dans toutes les directions. Paradoxalement, cette attitude vient accroître la turbulence et la complexité en déstabilisant l’organisation à un point tel que de nouveaux problèmes apparaissent, pour lesquels il faut trouver des solutions, alimentant ainsi une spirale improductive.
De la théorie à l’action
Docteur en science de l’information et de la communication de l’Université Paul Valéry à Montpellier, en France, Pierre Collerette est professeur à l’UQO depuis trente ans et a été associé à plusieurs projets sur le terrain dont quelques-uns en Europe.
Depuis, l’auteur du livre Le pilotage du changement est retourné à l’enseignement, à la recherche et à l’intervention sur le terrain, en particulier dans le milieu scolaire, afin d’aider les directions à favoriser la réussite scolaire. Il explique sa position : « Beaucoup d’efforts sont consentis pour vaincre le décrochage scolaire, parfois sur des mesures accessoires au lieu d’être orientées vers les pratiques pédagogiques qui sont pourtant cruciales. Pour faire une analogie, c’est plus important d’avoir un bon chirurgien qui effectue une excellente opération que d’avoir plusieurs salles de convalescence pour les patients dont la chirurgie a mal tourné. »
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